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Les autorités militaires du Burkina Faso doivent respecter l'Ordre Constitutionnel

New York / La Haye

Le président démocratiquement élu Roch Marc Christian Kaboré a été renversé le 24 janvier par un coup d'État du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR), sous la direction du lieutenant-colonel (Lt. Col.) Paul-Henri Sandoaga Damiba, commandant de la troisième région militaire, qui est la plus grande du Burkina Faso. Le président Kaboré a été détenu et contraint de démissionner. Les militaires ont également détenu d'autres hauts responsables tels que le Premier ministre et le président de l'Assemblée nationale, qui ont depuis été relâchés.

Lundi, le capitaine Sidsoré Kader Ouédraogo, porte-parole des militaires, a annoncé officiellement le coup d'État à la télévision d'État, informant de la suspension de la Constitution et de la dissolution du gouvernement et de l'Assemblée nationale. Les militaires ont ensuite instauré un couvre-feu, ainsi que la fermeture des frontières terrestres et aériennes.

Ce coup d'État intervient dans un contexte de profond mécontentement face à la crise sécuritaire alimentée par l'incapacité du gouvernement à prévenir et à lutter contre les exactions des groupes djihadistes dans le pays depuis 2015. Le nouveau chef du Burkina Faso est le lieutenant-colonel Sandaogo Damiba, auteur de l'annonce, était parmi les treize officiers présents lors de la diffusion nationale qui a eu lieu après deux jours de mutineries et de fusillades dans les camps militaires de Ouagadougou. Les soldats réclamaient plus de moyens et de formations pour lutter contre les militants de l'extrémisme violent, la démission des chefs de l'armée et des services de renseignement, et de meilleurs avantages pour les collègues militaires blessés et leurs familles. Depuis 2015, les groupes djihadistes autoproclamés ont tué plus de 2 000 personnes (dont 400 soldats) et déplacé plus de 1,4 million de personnes.

De nombreux acteurs régionaux ont condamné ce coup d'État et l'ont qualifié de retour en arrière pour le Burkina Faso. La Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a temu un sommet virtuel extraordinaire sur la situation le vendredi 28 janvier afin de discuter de l'évolution politique au Burkina Faso et des prochaines étapes. À la suite de cette réunion, la CEDEAO a suspendu le Burkina Faso. Faisant écho aux préoccupations de la CEDEAO, le président de la Commission de l'Union africaine, M. Moussa Faki Mahamat, "[...] tous les acteurs civils et militaires à privilégier le dialogue politique comme moyen de résoudre les problèmes du Burkina Faso [...]".

D'autres voix éminentes de la communauté internationale ont exprimé leur inquiétude.  La responsable des droits humains aux Nations Unies, Mme Michelle Bachelet, a « appelé à un retour rapide à l'ordre constitutionnel ». Le secrétaire général des Nations unies, M. Antonio Guterres, a souligné que « [l]e rôle des militaires doit être de défendre leurs pays et leurs peuples, et non d'attaquer leurs gouvernements et de lutter pour le pouvoir. [...] Les sociétés démocratiques sont une valeur qui doit être préservée. Les coups d'État militaires sont inacceptables au XXIe siècle ». Le Président de la France, Emmanuel Macron, s'est joint à la CEDEAO pour condamner ce coup d'État militaire. 

Le Burkina Faso doit respecter ses obligations régionales et internationales, notamment en tant qu'État membre de l'Union Africaine et de la CEDEAO, qui peuvent imposer de larges sanctions, comme cela a été fait en Guinée et au Mali. D'autres partenaires de développement et de coopération du pays peuvent également envisager des sanctions. Le Haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, M. Josep Borrell, a alerté sur les mesures punitives potentielles contre les nouveaux dirigeants abusifs du Burkina Faso. L'ambassadrice des États-Unis au Burkina Faso, Mme Sandra Clark, a noté que « la loi américaine exige un examen et une éventuelle suspension de l'aide dans les cas où un gouvernement démocratique est déposé par des moyens inconstitutionnels.»

L'Honorable Députée Reine Sakande, membre de PGA, inquiète pour l'avenir de son pays, a ajouté que :



Toutes les institutions démocratiques ont été suspendues ou dissoutes en violation de la Constitution. C'est le troisième pays de la région ouest-africaine à connaître un coup d'État militaire au cours des dix-huit derniers mois. Il est vrai que les milices autoproclamées « djihadistes » ont infligé beaucoup de souffrances à mon pays et à la région, mais un coup d'État militaire, imposant un état d'exception, n'est pas une solution viable. La dissolution du gouvernement et de l'Assemblée nationale compromet gravement les progrès accomplis par mon pays dans le renforcement de ses institutions démocratiques.

La vague promesse des militaires de « revenir à l'ordre constitutionnel » dans un « délai raisonnable » n'offre aucune garantie au pays et à sa population, dans une région marquée par de graves violations des droits humains commises notamment par les insurgés de l'extrémisme violent. L’Action Mondiale des Parlementaires (PGA) exhorte toutes les autorités militaires burkinabés à rendre immédiatement leurs armes et à respecter l'ordre constitutionnel en retournant à un gouvernement dirigé par des civils et démocratiquement élu.

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