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La vision de PGA est de contribuer à la création d'un ordre international fondé sur le respect des règles pour un monde plus équitable, sûr, durable et démocratique.

Un consensus, une nouvelle opportunité

Dip. Carla Pitiot, Membre de la Chambre des députés d’Argentine, Dirigeant syndical APOC, Membre de PGA
Dip. Carla Pitiot, Membre de la Chambre des députés d’Argentine, Dirigeant syndical APOC, Membre de PGA
Dip. Carla Pitiot discute de l'importance de la Convention C-190 de l'OIT dans le cadre de la campagne de 16 jours contre la violence sexuelle et sexiste

Buenos Aires, le 27 novembre 2019

Si nous nous demandons ce qu'est le travail, la réponse peut varier en fonction des situations contextuelles et personnelles. Mais nous pourrions convenir qu'il s'agit, dans la plupart des cas, d'un moyen de subsistance ou de production. Une activité qui affecte plus ou moins nos intérêts, nos désirs et même notre propre identité.

Le travail est aussi un lieu. Un espace dans lequel nous passons la plupart de nos journées. Et en tant que sphère sociale de rencontres et de désaccords avec d’autres personnes, on peut être confronté à la problématique de la violence, qui transcende les murs et même les frontières. Même parfois, nous sommes confrontés à des comportements ou à des situations de violence au travail difficiles à reconnaître.

Cette année, l'Organisation internationale du travail (OIT) a approuvé la Convention C-190 sur violence et harcèlement dans le monde du travail. Cette initiative est une réponse à la revendication des travailleurs qui, après de nombreuses années de lutte, ont réussi à revendiquer dans ce document le droit à un monde sans violence et sans harcèlement, qui, conformément au Program 2030, est incompatible avec le travail décent, dont les objectifs et les indicateurs intègrent l'ODD n° 8.

La nouvelle réglementation internationale du travail vise à protéger les travailleurs salariés et les personnes qui travaillent, quelle que soit leur situation contractuelle, les personnes en formation, y compris les stagiaires et les apprentis, les travailleurs licenciés, les volontaires, les personnes à la recherche d'un emploi ou ils s'appliquent à un individu et aux personnes qui exercent l'autorité, les fonctions ou les responsabilités d'un employeur. En même temps, il touche tous les secteurs, publics ou privés, de l’économie formelle et informelle, des zones urbaines ou rurales.

La nouveauté de l’Accord réside dans le fait qu’il ne limite pas le travail à l’espace physique et qu’il sera donc applicable aux situations de violence et de harcèlement qui se produisent au sein du travail, en relation avec le travail ou à la suite de celui-ci. À cet égard, il envisage également les situations de harcèlement et de violence générées par les technologies de l'information et de la communication, comme une nouvelle réalité des marchés du travail.

Concernant l’Argentine, la ratification de cet accord contribuera au renforcement de son cadre réglementaire. En dépit des avancées législatives de notre pays, les résultats sont inefficaces en termes de violence sur le lieu de travail. Les mécanismes stipulés échouent non seulement parce que ceux qui doivent agir avec responsabilité et engagement sur le sujet ne le font pas, mais aussi parce que les quelques initiatives existantes laissent de nombreuses lacunes qui minent les droits fondamentaux des personnes touchées.

En outre, cet accord sert au minimum, de socle pour proposer de futurs instruments normatifs sur la violence objective au travail visant à bloquer les tentatives de représailles à l'occasion de l'exercice des fonctions de fonctionnaire public dans des tâches sensibles liées aux fonctions de contrôle.

À partir du réseau des travailleurs composée de l’Association du personnel des agences de contrôle (Asociación del Personal de Organismos de Control, APOC) ; l’Association des employés et des recettes publiques (AEFIP) ; et le Syndicat des employés de la justice de la nation (UEJN), nous travaillons depuis des années à la protection des travailleurs dont les devoirs et responsabilités sont liées aux fonctions de contrôle, d'inspection, de sanction, d'opinion, de dénonciation, de jugement et de surveillance de missions sensibles à la protection et à la défense des intérêts et du patrimoine de l'État, à la transparence, à l'efficacité et à la qualité des services publics .

De la même manière, l’APOC, par l’intermédiaire de l’Union latino-américaine des organisations de travailleurs et de travailleuses de contrôle (Unión Latinoamericana de Trabajadores de Organismos de Control, ULATOC), s’efforce de visualiser ce problème qui touche non seulement les personnes travaillant dans des zones sensibles, mais également l’ensemble de la société, qui subissent chaque jour les conséquences des actes de corruption.

En tant que membre de la Chambre des députés d'Argentine, j’ai eu l’opportunité de présenter, avec plusieurs députés, un projet de loi visant à prévenir, éliminer et criminaliser la violence au travail, dans le but de fournir davantage d’outils aux travailleurs. Ce projet de loi, leur permettra d’intervenir sur ce phénomène regrettable qui affecte les travailleurs dans l’accès à l'égalité des chances.

La Convention de l’OIT n’est pas contraignante, le succès de son application dépend donc de la volonté des États qui l’ont ratifiée. En ce sens, il est urgent et nécessaire que l’Argentine accompagne ces progrès dans la défense des droits des travailleurs et devienne le premier pays à ratifier la convention. Pour notre part, les syndicats doivent promouvoir fermement l’approbation de la convention et exiger la création de lois qui obligent les employeurs à prendre les mesures appropriées et en fonction de leur degré de responsabilité pour prévenir la violence et le harcèlement dans le monde du travail.

- Dip. Carla Pitiot
Membre de la Chambre des députés d'Argentine
Dirigeant syndical APOC
Membre de PGA